Pensez fertilité quand vous fixez des objectifs de rendement élevés
February 27, 2018

Lorsqu’il est question de soya à haut rendement, la fertilité est absolument cruciale. Je ne saurais le dire plus simplement.
Pendant de nombreuses années, le soya fut véritablement vénéré pour sa capacité à « fouiller » le sol à la recherche des éléments nutritifs dont il avait besoin pour produire un rendement somme toute assez moyen. Avec peu ou pas d’engrais, il était possible d’obtenir une récolte décente. Heureusement, on voit aujourd’hui beaucoup moins de producteurs qui pratiquent l’approche de la « fouille », et si l’on veut systématiquement obtenir des rendements plus élevés, on doit supprimer complètement cette approche de notre manuel de gestion.
Si vous examinez attentivement l’historique des rendements de soya en Ontario, vous verrez qu’il est amplement démontré qu’une fertilité plus élevée et une gestion plus rigoureuse ont toujours été très profitables dans le soya.
Au cours de ma carrière, j’ai toujours noté que les éleveurs d’animaux de ferme – qu’il s’agisse de producteurs laitiers, avicoles ou porcins – obtenaient systématiquement des rendements de soya élevés. L’application annuelle de fumier riche en nutriments joue un rôle évident dans l’équation, mais ce n’est pas tout. Ces agriculteurs reconnaissent également l’importance de rotations plus diversifiées, qui incluent des plantes fourragères. Non seulement celles-ci apportent du dynamisme sur le plan nutritionnel, mais nous en sommes aussi venus à comprendre leur rôle dans l’amélioration de la santé du sol, qui contribue largement à un environnement à rendement élevé en soya.
Comprendre le prélèvement des nutriments du sol par le soya
Par ailleurs, nous avons appris que le soya est un aliment riche en nutriments. En gros, cela veut dire que le soya retire du sol d’énormes quantités d’éléments nutritifs – beaucoup plus, par boisseau, que le maïs. Par exemple, quand on compare ces deux denrées, la densité d’azote dans un boisseau de soya est quatre fois plus élevée que dans un boisseau de maïs. La production d’un boisseau de soya requiert deux fois plus de phosphore et cinq fois plus de potassium. Si l’on fait le calcul, 50 boisseaux de soya retirent autant de nutriments du sol que 185 boisseaux de maïs.
Alors, que signifie tout cela pour les producteurs de soya, et plus particulièrement pour la vaste majorité qui n’élèvent pas d’animaux et ont des rotations plus courtes et moins diversifiées? D’abord, qu’il faut intensifier la gestion de la fertilité du sol. Nous parlerons des moyens d’y parvenir dans d’autres articles et billets du blogue Maîtres du Soya, mais commençons par le maintien et l’établissement d’une bonne santé du sol ainsi que d’une bonne fertilité de base.
Établir une bonne fertilité de base
Essentiellement, nous avons besoin d’un sol en bonne santé, qui favorise l’absorption des nutriments appropriés disponibles. La teneur en matière organique doit être de 3 à 4 % (suivant le type de sol), et les analyses de sol doivent faire état d’une teneur minimale en phosphore de 20 à 30 ppm et en potassium de 100 à 125 ppm. Des rotations plus diversifiées seront assurément utiles. Dans un prochain billet, nous examinerons certains travaux sur les avantages des rotations menés par David Hooker, agronome spécialisé en recherche et professeur agrégé à l’Université de Guelph (campus de Ridgetown). Je vous encourage aussi à relire ce
billet pour voir comment Greg Iler, producteur du comté d’Essex, gère sa rotation afin d’optimiser la santé de son sol.
Pour ce qui est de l’optimisation de la fertilité, nous examinerons la nécessité de prendre en considération les besoins de la culture en macro et micronutriments, ainsi que les options en matière d’application d’éléments fertilisants au semis et sur le feuillage.
En vérité, les producteurs ont la possibilité de gérer intensivement la fertilité et de contribuer à l’atteinte de l’objectif de 5 tonnes à l’hectare. C’est une bien meilleure option que de laisser la culture « fouiller » pour se nourrir et produire un rendement plutôt moyen.