Les 10 meilleures pratiques pour le traitement des plantons de pommes de terre
February 1, 2024
L’état d’un planton peut avoir un effet considérable sur sa performance. C’est pourquoi il est important de bien comprendre ce que sont l’âge physiologique du planton, son état, les maladies auxquelles il est sensible et d’autres caractéristiques d’un lot particulier ou d’une variété particulière de semence.
Gardez ces conseils à l’esprit lorsque vous traiterez vos plantons ce printemps.
AVANT LE TRAITEMENT
- Préparez-vous pour l’arrivée de votre semence.
Avant de recevoir vos semences, toutes les machines, les surfaces de transport et de stockage qui entreront en contact avec les plantons doivent être nettoyées et désinfectées avec des produits homologués.
- Vérifiez la présence de germes sur vos plantons.
Toutes les étiquettes des traitements liquides des semences de pommes de terre précisent que ceux-ci ne doivent pas être appliqués sur des semences fortement germées. Les germes peuvent se détacher pendant ou après le traitement, laissant une partie du planton non traitée. De plus, comme un bout de germe cassé ou une autre zone exposée ne se subérise pas comme une surface de tubercule coupée, la plaie est plus sensible aux maladies.
- Tenez compte de l’âge physiologique de vos plantons.
Bien que la dormance et l’âge physiologique soient deux notions distinctes, les conditions de croissance et de stockage qui affectent l’âge physiologique peuvent aussi influencer la dormance.
Toute condition qui soumet la jeune culture à un stress entraîne un vieillissement physiologique de la semence. Un manque d’eau, une température élevée, une fertilité inadéquate du sol, le gel ou les maladies peuvent tous causer du stress et, par conséquent, accélérer le vieillissement des plantons.
Les meurtrissures subies par les plantons augmentent leur respiration, ce qui accélère leur vieillissement. (Elles peuvent également être des voies d’entrée pour les agents pathogènes.) Il est donc toujours préférable de réduire au minimum la chute des plantons – qu’ils soient sous forme de tubercules entiers ou tranchés. Une simple chute de plus de 15 cm (6 po) suffit à meurtrir de façon importante un planton tranché.
La température a également son importance. Des tubercules entreposés pendant l’hiver à une température constante de 3 à 4 °C et à une humidité relative de 90 % vieilliront plus lentement que les semences conservées à des températures plus élevées ou fluctuantes.
Les traitements de semence n’affectent pas l’état physiologique du planton.
- Considérez l’éventail des maladies potentielles.
Les recherches d’Agriculture et Agroalimentaire Canada ont révélé une certaine résistance de diverses espèces de Fusarium au fludioxonil et au thiophanate-méthyle dans différentes régions productrices de pommes de terre au Canada. Lorsque vous choisissez un traitement de semences, tenez compte de l’éventail complet des maladies présentes dans votre région.
- Effectuez un test par lot pour mieux comprendre votre semence.
La semence aura des différences inhérentes dans la façon dont elle guérit. Il est important d’effectuer un test par lot sur un échantillon de vos semences pour voir comment chaque variété ou lot de semences reçu à la ferme réagit au traitement de semences que vous aurez choisi.
APPLICATION DE VOTRE TRAITEMENT DE SEMENCES
Pour les produits de traitement de semences liquides Seedcare™ de Syngenta, nous suggérons d’utiliser un appareil de traitement fermé. Un tel appareil vous permet de tirer parti de votre méthode d’application préférée. De plus, il favorise une couverture complète des plantons grâce à ses atomiseurs et au fait que les plantons se frottent et s’amortissent les uns contre les autres pendant l’application du traitement de semences liquide.
Pour les produits de traitement des semences d’autres fabricants, consultez l’étiquette du produit pour les recommandations relatives à l’équipement de traitement.
- Assurez-vous du volume correct de bouillie.
Si vous ajoutez un autre composé à la bouillie, assurez-vous de sa compatibilité et de son ajout dans les bonnes proportions, comme spécifié sur son étiquette.
Veillez à respecter les doses indiquées sur l’étiquette de chaque produit et les volumes de bouillie recommandés, et à assurer une bonne couverture de tous les plantons lors du traitement. Ceux-ci doivent être complètement recouverts, mais sans excès d’humidité..
- Ajoutez une poudre inerte après l’application d’un liquide.
L’usage d’une poudre inerte (c’est-à-dire sans matière active) est un facteur qui peut améliorer les conditions pour la cicatrisation des blessures, un processus appelé subérisation. Ce genre de produit peut aussi faciliter la subérisation chez les variétés de pommes de terre à faible poids spécifique ou à forte teneur en eau, lorsque l’on traite dans un milieu de travail humide ou que l’on plante en sol humide.
- Favorisez la subérisation.
La cicatrisation des blessures (ou subérisation) est un processus naturel influencé par la température, l’humidité et la disponibilité de l’oxygène. Lorsqu’un tubercule est tranché, il traverse une phase de cicatrisation en trois étapes. Tout d’abord, la lignine, un polymère ligneux (c’est-à-dire de la nature du bois), se dépose entre les cellules. Ensuite, la subérine, un polymère d’aspect cireux, se dépose sur la surface exposée. La lignine et la subérine offrent une première ligne de défense contre les infections et protègent la surface exposée contre le dessèchement. La troisième étape crée en fait un nouveau type de cellules, le suber, sous la subérine. En se formant, ces nouvelles cellules perdent leur amidon tandis que leur paroi cellulaire s’épaissit, pour créer des couches de cellules semblables à des rangées de briques. La fabrication du suber est la dernière étape de la formation du périderme de cicatrisation. Ce n’est qu’à la fin de ce stade que la « peau » du tubercule est entièrement reconstituée, avec sa capacité protectrice originale.
Les mesures suivantes vous aideront également à améliorer la subérisation de vos plantons :
- Calibrer ses couteaux – vos plantons ne devraient pas présenter plus que deux surfaces de coupe après le tranchage
- Conduire des tests sur des lots représentatifs
- Traiter ses plantons à une température supérieure à 7 °C pour éviter leur fragmentation
- Utiliser de l’eau propre
- Désinfecter son matériel et ses équipements de temps en temps avec un désinfectant homologué, en le laissant travailler au moins 15 minutes.
Les conditions du sol constituent également un aspect important. Pour se cicatriser dans le sol, les plantons ont besoin d’oxygène. Or, les zones tassées ou indurées, ou les semelles de labour dans le sol ou près du sillon de plantation manquent sévèrement d’oxygène disponible. Dans ces conditions, la subérisation est ralentie et cela augmente les risques de décomposition du planton causée par une mauvaise cicatrisation des surfaces coupées. Ce problème est exacerbé quand le sol est humide, mal drainé et d’une température sous les 7 °C. Et un traitement de semences liquide ne peut corriger ce problème. Assurez-vous que le sol soit bien préparé en l’aérant le mieux possible autour du planton et, idéalement, en évitant toute couche indurée près de la profondeur de plantation. Un autre facteur qui joue dans la subérisation est la décision de stocker les plantons traités ou de les mettre en terre juste après le traitement.
ENTREPOSAGE DES PLANTONS TRAITÉS
Si les conditions sont favorables (sol sablonneux sec dont la température est comprise entre 10 et 12 °C), Syngenta recommande de couper, de traiter et de planter sans délai. Toutefois, des problèmes liés à la météo, à l’équipement ou aux opérations peuvent vous obliger à couper, à traiter et à entreposer les plantons à la place.
Couper et traiter les plantons à l’avance vous permet de les mettre en terre lorsque les conditions météorologiques et le sol sont optimaux. La coupe préalable permet également aux plantons coupés de se subériser avant d’être plantés. Cependant, il est important de s’assurer que les plantons sont entreposés de manière à permettre une subérisation adéquate.
- Limitez le temps passé par les plantons en entreposage.
Lorsque les conditions ne sont pas favorables à la coupe, au traitement et à la mise en terre immédiate des plantons, ceux-ci peuvent être entreposés pendant une période de temps raisonnable. Stockez les plantons suffisamment longtemps pour amorcer la cicatrisation des plaies (généralement 3 à 4 jours après le traitement). Un stockage de 7 à 10 jours permet d’obtenir une performance optimale. Ne pas entreposer les plantons traités pendant plus de deux semaines.
Pendant l’entreposage des plantons, visez à maintenir une température de 10 à 11 °C et une humidité relative de 80 à 90 %.
- Assurez un mouvement d’air uniforme dans tout le tas.
Les plantons stockés doivent être bien ventilés, avec un mouvement d’environ 14 litres/minute (0,5 pied cube/minute) à travers chaque partie du tas. Il ne faut toutefois pas utiliser l’air d’un système au chlorprophame ou CIPC ou l’air provenant de cellules d’entreposage traitées au CIPC pour ventiler les plantons entreposés.
Syngenta ne recommande pas le stockage des plantons dans des boîtes, à moins de bien connaître les exigences relatives à ce type de stockage, notamment pour ce qui est des conditions requises pour maintenir une circulation d’air adéquate et un environnement de stockage approprié.
Ne pas entreposer de plantons traités dans des camions.
Comme vous pouvez le constater, il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte lors du traitement des plantons de pommes de terre. Le meilleur plan d’action est toujours celui qui tient compte des plantons, des opérations et de l’environnement particuliers du producteur.