approche systémique pour soya

Il n’existe pas de solution miracle en production de soya. Il ne s’agit pas de trouver « la » variété que vous pourriez semer avec succès dans tous vos champs. Pour produire la meilleure récolte possible, il faut aligner plusieurs composantes.

Eric Richter, agronome chez Syngenta, presse les producteurs d’avoir une vision globale de leur production de soya. C’est un concept auquel réfère l’équation G x E x R, et qui inclut la génétique (G), l’environnement (E) et votre régie (R). C’est ce que Richter qualifie « d’approche systémique », en ajoutant que cela peut vraiment être payant.

G x E x R = plus de soya

« Vous pouvez augmenter vos rendements de 20 % en positionnant la bonne variété dans le bon champ et en adoptant les bonnes pratiques de régie », mentionne-t-il.

Il n’est pas surprenant que le « G » soit placé au début de l’équation. « C’est la génétique d’abord, souligne Richter. Bâtissez votre production de soya autour de la variété. »

L’utilisation d’une génétique éprouvée qui a été validée localement peut avoir un effet formidable sur votre rendement et vos revenus. Mais la génétique seule ne pourra pas vous aider à atteindre vos objectifs de production de soya. La génétique de la variété et l’environnement du champ doivent travailler de concert – c’est là que la lettre « E » arrive dans l’équation.

« Il s’agit de la relation entre la génétique de la semence et l’environnement dans lequel cette semence est mise en terre », ajoute Richter, soulignant qu’il peut y avoir des différences astronomiques dans la performance d’une même variété selon l’environnement.

Contrôlez les facteurs contrôlables dans vos champs

Ceci englobe les facteurs biologiques tels que le type de sol, le niveau de fertilité et la pression exercée par les mauvaises herbes, les ravageurs et les maladies. « Dans plusieurs cas, le « E » ne peut pas être changé. Pensons à la météo à laquelle il faut réagir et s’adapter, par exemple », ajoute Richter.

Les agronomes ont beaucoup parlé du concept G x E au fil des ans, mais Richter a ajouté récemment la lettre « R » - pour régie – à l’équation, comme une autre composante fondamentale.

« Au début de ma carrière, le « R » comportait beaucoup de restrictions. Il existe aujourd’hui des outils dont nous ne pouvions que rêver alors, mentionne Richter en pointant les progrès accomplis depuis, comme l’agriculture de précision.

La technologie est extrêmement prometteuse et donne aux producteurs la capacité de vraiment se focaliser sur les différents aspects de leur régie, d’approfondir leurs compétences et d’augmenter leur rentabilité. »

Richter utilise la moisissure blanche, une maladie qui a mis les producteurs au défi en 2017, pour illustrer comment les composantes G x E x R travaillent de concert pour limiter la perte de rendement.
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Gérez la moisissure blanche avec une approche systémique

En débutant d’abord avec la génétique, choisissez judicieusement votre variété si votre champ a des antécédents de moisissure blanche. Les producteurs peuvent être tentés par une variété sensible dotée d’un indice de rendement élevé, mais ils doivent se discipliner et reconnaître qu’ils sont à risque de moisissure blanche et qu’ils doivent choisir une variété tolérante.

Richter souligne qu’alors que la génétique est un facteur contrôlable, ce n’est pas le cas pour l’environnement. Les producteurs doivent donc être prêts à réagir aux conditions environnementales difficiles au bon moment – en faisant un traitement fongicide dans la fenêtre optimale, par exemple. « Les fongicides ne sont pas une solution miracle; ils font partie du système pour gérer la moisissure blanche », ajoute-t-il.  

Du point de vue de la régie, les producteurs doivent adopter des pratiques culturales qui aident à gérer le risque. Par exemple, le peuplement a une influence majeure sur la moisissure blanche considérant que la maladie prospère quand le couvert végétal est dense. De nouveau, si vos champs ont des antécédents de moisissure blanche, gérez votre risque en réduisant le peuplement de votre culture.

Qu’il s’agisse de moisissure blanche ou de toute autre maladie dévastatrice, l’équation G x E x R est un concept que Richter veut renforcer chez les producteurs. « C’est vraiment la pierre d’assise de l’approche systémique et la force motrice d’une production de soya réussie », conclut-il.