potentiel de rendement du soya

Une fois que le soya a franchi les stades de la croissance végétative, est-ce qu’il y a des choses que les producteurs peuvent faire pour augmenter leur rendement à mesure que la culture mûrit?

C’est une question qu’on pose souvent, tout au long de la saison de croissance, à Doug Fotheringham, représentant aux services agronomiques chez Syngenta. « De nombreux producteurs pensent que les rendements élevés sont liés, en fin de compte, aux pluies opportunes qui tombent en juillet et août, dit-il. Or il y a, pendant toute la saison, plein de mesures de régie qui peuvent avoir un effet sur le rendement. »

Votre première occasion d’influer sur le rendement concerne l’implantation du peuplement, indique Fotheringham. « De 50 à 75 % de votre rendement dépend de la partie inférieure du plant. Il est donc important de favoriser l’établissement du peuplement et de veiller à ce que la culture demeure en bonne santé durant la période végétative. » Au stade V1, il faut que l’espacement entre les plants soit uniforme et que les trous dans les rangs soient minimes. « Ce sont toutes des choses sur lesquelles nous avons prise. Si nous agissons sans tarder, le potentiel de rendement sera là, même s’il y a du mauvais temps en deuxième moitié de saison. »

Herbicide et fongicide au bon moment : un facteur essentiel

Le moment d’application de l’herbicide est un autre facteur qui peut influer sur le rendement. Il est important que les champs restent le plus possible exempts de mauvaises herbes. « Comme le soya est très tolérant au glyphosate, l’idéal est d’en faire une seconde application avant la fermeture du couvert végétal, dit Fotheringham. Le mieux est d’effectuer les deux applications le plus tôt possible dans le cycle de vie de la plante. »

Les applications tardives d’herbicide, surtout quand on ajoute un herbicide de contact, peuvent ralentir la croissance du soya, réduire le remplissage des gousses et, à terme, diminuer le rendement. « Les trois premières semaines de juin sont extrêmement importantes, parce que c’est pendant cette période de la saison que les jours sont les plus longs et les plus chauds. Nous voulons que le soya soit en pleine croissance durant toute cette période, afin de capter le plus d’énergie et de lumière solaire possible », explique Fotheringham.

En outre, la prise de décisions efficaces en matière de gestion des maladies aidera les producteurs à augmenter leur récolte. Lorsqu’il s’agit de gérer une maladie comme la moisissure blanche, il est important d’avoir à l’œil tant le peuplement que la fermeture du couvert végétal afin de déterminer le moment approprié pour les applications de fongicide. « Une levée importante des semis entraîne un couvert végétal plus dense. La situation devient encore plus problématique s’il y a une certaine humidité », dit Fotheringham.

Comme la moisissure blanche et d’autres maladies attaquent généralement le pied du plant, il importe de bien connaître le développement de la population et du couvert végétal afin de déterminer efficacement le moment d’application. « Si vous voulez exercer une influence sur le remplissage des gousses, vous devez agir avant que le rang se referme pour réprimer cette maladie », précise Fotheringham.

Dépistage des ravageurs et des organismes utiles

Le dépistage des insectes peut s’avérer rentable. Pour détecter les pucerons, par exemple, les producteurs doivent inspecter leurs champs du stade R1 au stade R3.5. Un temps chaud et sec est propice à la reproduction des pucerons. Les pulvérisations basées sur les seuils économiques d’intervention peuvent réduire les répercussions de ces ravageurs dévastateurs, mais une détection tardive risque de coûter cher – une fois que la culture atteint les stades R4 à R5, les insecticides sont relativement inefficaces contre les pucerons.

Fotheringham souligne que les populations d’insectes utiles sont la première ligne de défense contre les pucerons. Les producteurs doivent donc tenir compte de la santé de ces insectes amis au moment de décider d’opter ou non pour une pulvérisation d’insecticide. « Des insectes utiles, comme les larves de coccinelles, sont formidables contre les pucerons – et ils sont économiques. Aussi est-il important d’évaluer ces populations et d’en tenir compte dans vos décisions de régie. »
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Surveillez la nodulation

L’évaluation de la nodulation est une autre occasion pour les producteurs d’améliorer le remplissage des gousses et le rendement. La nodulation sur les racines est essentielle pour que les plants fixent l’azote. Généralement, on peut détecter les nodules au stade 3 feuilles trifoliées. « Plus il y en a, mieux c’est », dit Fotheringham, qui précise que les nodules sont de couleur rose foncé lorsqu’ils fixent activement l’azote. « S’ils sont bruns ou verts à l’intérieur, ça signifie simplement qu’ils n’ont pas encore commencé à travailler. Je reviendrais quelques jours plus tard pour voir s’ils se sont mis en route. »

Si aucun nodule ne s’est encore formé au stade R3 ou R4, le problème est probablement attribuable à un niveau élevé d’azote résiduel dans le champ ou à un échec de l’inoculant. En pareils cas, les producteurs peuvent envisager un traitement de secours consistant à épandre de l’azote à la volée. Toutefois, il est important d’attaquer le mal à sa racine. « Si c’est un problème d’azote ou d’oligoéléments, le meilleur moment pour le régler est le printemps ou l’automne », indique Fotheringham.