le blogude des 5 tonnes

Il nous faut avoir pour notre culture de soya les mêmes attentes que pour le maïs. Cette phrase reviendra souvent dans le présent blogue.

Dans le maïs, par exemple, les producteurs s’attendent généralement à un taux de levée de 95 %. Si 20 % de leurs semences ne lèvent pas, ils téléphonent à leur détaillant pour avoir des réponses – et c’est normal.

Mais qu’arrive-t-il lorsque 20 à 30 % de leurs semences de soya ne germent pas? D’après notre expérience, peu de producteurs appellent alors leur détaillant pour avoir des réponses. La plupart estiment que ce piètre taux de levée est normal dans le soya. Il faut que ça change. Les producteurs de soya doivent viser un taux de non-germination de 10 % ou moins.

Dans notre dernier blogue, nous avons parlé du rôle important que joue un peuplement en « clôture de piquets » pour vous aider à récolter 5 tonnes de soya à l’hectare. Or il est très difficile d’obtenir un tel peuplement optimal si 20 à 30 % de vos semences ne produisent pas des plants viables. Dans pareil cas, les producteurs doivent adopter une approche systémique qui prend en compte la génétique, l’environnement et la régie (G x E x R) de leur culture de soya.

Nous savons que la qualité génétique de nos semences devrait permettre aux producteurs d’obtenir un taux de germination d’au moins 90 %. Alors, pourquoi nombre d’entre eux n’y parviennent-ils pas? La réponse réside dans l’environnement et la régie.

Gérer les résidus de maïs

La première chose à examiner est la gestion des résidus. À mesure que les rendements en maïs augmentent, il en va de même des niveaux de résidus – en général, de 5 à 7 tonnes/acre de matière sèche de maïs sortent de la moissonneuse-batteuse, voire, dans certains cas, jusqu’à 10 tonnes/acre. Il en résulte des conditions extrêmement difficiles pour l’établissement du soya. Dans une telle situation, les producteurs doivent envisager de travailler quelque peu le sol pour accélérer la décomposition des résidus. Il est important de comprendre que, dans certains environnements, un léger travail du sol peut grandement contribuer à l’établissement d’un peuplement de soya optimal. Les producteurs peuvent aussi employer d’autres techniques de régie.

Éviter les rangs de maïs

Il faut en outre que les producteurs portent une plus grande attention aux zones où ils sèment. Chez Syngenta, nos essais ont montré des taux de non-germination allant de 50 à 80 % lorsque le matériel de semis de soya passait sur les rangs de maïs de l’année précédente. C’est pourquoi il est crucial de semer le soya entre ces rangs et d’éviter de le faire par-dessus les racines et les couronnes des plantes de la culture précédente. Les chiffres ne mentent pas – il vous faut éviter ces rangs.

Beaucoup de producteurs sèment leur soya perpendiculairement aux rangs de maïs de l’année précédente ou, du moins, à un angle faible, de 20 degrés peut-être. Ils font cela pour faciliter la récolte, mais il en résulte automatiquement que jusqu’à 10 ou 15 % de toutes les graines sont semées sur le dessus des rangs de maïs de l’année qui précède. Les producteurs pourraient envisager la possibilité de semer entre les rangs de maïs de l’année d’avant, puis de récolter le champ de soya à angle. Cela devrait maximiser l’établissement du peuplement, limiter les problèmes liés aux résidus et réduire l’écrasement de certains plants par la moissonneuse lors de la récolte.
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Surveiller la profondeur de semis

La profondeur des semis est également un facteur environnemental et de régie critique. Comme les producteurs de soya s’efforcent d’accroître leurs rendements, beaucoup font leurs semis plus tôt pour augmenter la longueur de la saison. Les producteurs devraient se rappeler que la germination du soya dépend fortement de la température. La germination débute lorsque la température du sol atteint au moins 55 °F (12 °C). Des semis hâtifs à deux pouces (5 cm) de profondeur ou plus peuvent accroître le taux de non-germination ou, du moins, entraîner une levée extrêmement lente et variable.

Ces quelques exemples montrent qu’en intensifiant votre régie, vous pourrez combler les vides, obtenir un meilleur rendement de votre investissement en semences et atteindre la cible de 5 tonnes à l’hectare.