Il existe deux mécanismes de base qui permettent à une mauvaise herbe de résister à la capacité qu’a un herbicide de la tuer. Il s’agit de la résistance liée à la cible et de la résistance non liée à la cible. 

Marijke Vanderlaan, représentante aux services agronomiques chez Syngenta, explique que la résistance liée à la cible peut être décrite comme une mutation au sein de la plante qui empêche l’absorption de l’herbicide. Par exemple, dans le cas de la résistance aux herbicides du Groupe 2, la mutation empêche l’herbicide de se lier à une enzyme ciblée. Sans cette liaison, l’herbicide est incapable d’empêcher cette enzyme de produire des acides aminés essentiels qui nourrissent la mauvaise herbe et assurent sa survie.

La résistance non liée à la cible adopte une approche différente pour éviter les effets d’un herbicide. Vanderlaan indique que, dans ce cas, rien ne se passe réellement au site de l’enzyme ciblée, car les changements au sein de la plante résistante empêchent l’herbicide d’atteindre ce site, de se lier à l’enzyme et de supprimer la plante. 

Vergerette du Canada résistante au glyphosate

« Par exemple, dans le cas de la vergerette du Canada résistante au glyphosate, l’herbicide est essentiellement bloqué par un processus appelé séquestration vacuolaire, explique Vanderlaan. Ainsi, au lieu que l’herbicide atteigne la cible, la plante est en mesure de le séquestrer et de le déverser dans la vacuole, qui est essentiellement la poubelle de la mauvaise herbe. »

Vanderlaan compare ce processus au fonctionnement du foie dans le corps humain. « Essentiellement, la plante identifie l’herbicide comme une substance toxique et le déverse dans cette vacuole. Il n’atteint donc jamais la cible, et la plante survit. »

La séquestration est l’un des nombreux types de résistance non liée à la cible. L’amélioration du métabolisme en est un autre.

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