le blogue des 5 tonnes

L’année 2017 a été difficile pour bien des producteurs de soya de l’Ontario.

En raison du printemps humide, bon nombre de champs n’ont pas été ensemencés avant la fin mai ou le début juin. Dans certaines régions de l’Ontario, notamment le Centre et l’Est, la pluie a continué de tomber, ce qui a causé de graves problèmes de moisissure blanche. Et dans le Sud-Ouest, certaines zones de culture ont subi un grand stress lorsque le temps sec est arrivé, en août et au début septembre.

Resemer en vue de produire 5 tonnes à l’hectare

En dépit de ces conditions difficiles, de nombreux producteurs ont obtenu d’excellents rendements. Deux champs cultivés par Greg Iler, dans le comté d’Essex, illustrent bien comment une solide gestion permet de surmonter certaines des pires épreuves que Mère Nature peut mettre sur notre route. Le producteur a semé tôt, mais le temps humide et une foule de problèmes – depuis les résidus de culture jusqu’aux ravageurs et aux maladies – ont entraîné un peuplement médiocre. En conséquence, il a fallu réensemencer au complet les deux champs le 5 juin.

Quand Greg a procédé au resemis, je doute qu’il imaginait que cette saga figurerait dans notre blogue des 5 tonnes. Certes, il a profité d’une certaine chance – une météo favorable et des précipitations opportunes tout le reste de la saison, entre autres –, mais le fait qu’il ait récolté dans ses champs plus de 5 tonnes à l’hectare est attribuable tant à une régie intensive qu’à la bonne fortune.

Le succès passe d’abord par la santé du sol

Quand on examine la façon dont Greg gère sa ferme, on voit qu’il accorde une grande importance à la santé du sol. Il pratique le semis direct et maintient des rotations efficaces. Il note que, dans les champs qui produisent 5 tonnes à l’hectare, la rotation a inclus du blé à deux reprises au cours des six dernières années. Son approche commence par la gestion du sol.

« Il faut s’assurer que les racines ont un bon environnement dans lequel pousser, dit Greg, ce qui aidera grandement la plante à atteindre son plein potentiel. » En outre, il se focalise sur le maintien d’une fertilité élevée et se soucie particulièrement de la potasse, qui tend à disparaître du sol en raison des rendements agricoles toujours accrus.

Par ailleurs, Greg souligne la nécessité de semer tôt et l’importance de l’uniformité en matière d’espacement et de profondeur des semences, ce qui contribue à une levée uniforme ainsi qu’à une croissance uniforme tout au long de la saison.
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Prendre des mesures pour gérer les maladies

Le désherbage fait partie de l’équation, de même que la gestion des maladies. Dans les champs de Greg, le sol, formé de loam sableux bien drainé, est de première qualité. Toutefois, la région est sujette à la moisissure blanche. Le producteur gère la situation au moyen d’une combinaison d’éléments : espacement des rangs, peuplement, sélection d’une variété dotée d’une forte tolérance et application d’un fongicide pour une maîtrise optimale. Selon Greg, un fongicide constitue un outil de gestion important dans son environnement à rendement élevé; la plupart des ans, le couvert végétal est haut, ce qui peut s’avérer un milieu idéal pour les maladies.

En gros, Greg a adopté, pour sa production de soya, ce que nous appelons une approche systémique : une approche qui prend en compte la génétique, l’environnement et la régie (G x E x R). Il vous dira qu’il a eu besoin d’une part de chance pour atteindre 5 tonnes à l’hectare après avoir dû réensemencer ses champs. Mais selon un vieil adage, « il faut être bon pour être chanceux ». Cela s’applique assurément à un producteur comme Greg Iler et à sa façon de cultiver le soya.