La santé du sol commence par la rotation des cultures
26 mars 2018

Dans de récents articles, nous avons parlé des bénéfices que les producteurs retirent d’une gestion intensifiée de leur soya. Les sujets que nous avons déjà traités – optimisation du peuplement, ajustement de la fertilité et mise en place d’une solide défense contre les insectes et les maladies, entre autres – jouent tous un rôle important dans le rendement.
Quand des producteurs me demandent quel est le point de départ du succès en matière de rendement dans le soya, ma réponse est simple : tout commence par la santé du sol – il n’y a pas de raccourcis. Au cours des prochains mois, nous parlerons beaucoup de la santé du sol. Un des sujets à notre ordre du jour sera la nécessité d’une stratégie concernant la matière organique du sol. Heureusement, la plupart des producteurs élaborent aujourd’hui une stratégie permettant d’atteindre des niveaux optimaux de matière organique dans leurs champs. En Ontario, les sols sablonneux ont généralement un taux de matière organique de 2 %, mais une teneur plus élevée est préférable; le loam limoneux devrait être à 3,5 ou 4 %; et le loam argileux, à 4,5 ou 5 %.
Les rotations courtes posent des défis au soya
Nous explorerons aussi comment un sol en bonne santé peut créer un environnement optimal pour une culture comme le soya, dont le système racinaire est généralement peu profond et peu développé. Mais dans une discussion sur la santé du sol et son incidence sur le rendement du soya, il faut d’abord parler de la rotation des cultures.
En Ontario, de nombreux producteurs ont de l’expérience pour ce qui est de cultiver du soya en rotation rapprochée. Dieu merci, cette pratique – tout comme le fait de cultiver du soya de manière continue – est de moins en moins courante. Il y a bien des années, un producteur dont la rotation était très rapprochée m’avait dit qu’il n’était tout simplement plus en mesure de cultiver du soya dans sa ferme. Il avait raison. En semant du soya en continu, il avait progressivement épuisé la matière organique et créé un environnement trop difficile pour les racines de ses plantes, surtout lorsque survenaient des conditions de croissance défavorables pendant la saison. Son rendement en soya déclinait, et il y avait une longue pente à remonter.
Quand il est question de santé du sol, la vérité pure et simple est qu’une forte rotation est la meilleure alliée du producteur de soya. Il est bien documenté que la diversité des cultures joue un rôle clé en aidant les producteurs à gérer le cycle des pathogènes du sol et la pourriture des racines, qui peuvent anéantir les espoirs en matière de rendement de soya.
Le soya en rotations plus longues donne des rendements plus élevés
J’encourage tous les producteurs de soya à prendre connaissance
des études sur les rotations de longue durée menées depuis 1995 par David Hooker, agronome spécialisé en recherche et professeur agrégé, et son équipe de l’Université de Guelph (campus de Ridgetown). Elles démontrent bien que les rotations peuvent influer fortement sur le rendement en soya.
Dans les données provenant d’essais réalisés de 2009 à 2012, les rendements du soya cultivé en continu sont beaucoup plus faibles que ceux du soya cultivé dans le cadre de rotations plus longues. Lorsqu’on a ajouté du maïs à la rotation, on a observé un accroissement régulier du rendement, et lorsqu’on a ajouté du blé pour créer une rotation maïs-soya-blé, les rendements ont grimpé de manière importante, soit une augmentation moyenne de six boisseaux à l’acre par rapport à la rotation maïs-soya. Évidemment, les producteurs ont la possibilité d’adopter bien d’autres options de rotation, y compris les cultures fourragères.
Ce n’est là qu’un exemple de plus montrant qu’une intensification de votre gestion – dans le cas présent, par des efforts plus vigoureux en faveur de la santé du sol – vous aidera à produire 5 tonnes de soya à l’hectare.