le blogue des 5 tonnes

Cet automne, bien des producteurs ont récolté 5 tonnes de soya à l’hectare. Une bonne partie de ce succès est attribué à Mère Nature, qui a fourni des précipitations juste à temps pour finir la culture, laquelle a ainsi donné des rendements époustouflants.

Au moment où vous commencez à planifier pour 2019, il y a également beaucoup de leçons à tirer de la saison passée. Et probablement que la plus importante, qu’il ne faudra pas oublier, c’est que l’année prochaine sera différente. Il n’y a pas deux saisons identiques, et vos cultures seront sans doute confrontées à des défis agronomiques et environnementaux qui seront tout autres.

C’est pourquoi il est important de « maîtriser ce qui est maîtrisable ». En termes simples, les producteurs ont à leur disposition de nombreux outils pour les aider à maîtriser les défis de début de saison, à obtenir l’établissement de peuplements robustes et à être prêts à tirer parti des occasions de remplissage des gousses en fin de saison, comme cela s’est présenté cette année.

Peaufinage des taux de semis

Commençons par la régie du taux de semis. Bien des producteurs affinent leurs taux de semis en se basant sur les conditions environnementales et sur celles du sol. Plus question de mettre systématiquement en terre 180 000 semences pour obtenir un peuplement de 100 000 plantes. Il y a encore une certaine logique à utiliser des taux de semis plus élevés dans les sols plus difficiles et dans les conditions environnementales extrêmes, mais de nombreux producteurs n’en sèment que 120 000. Ils économisent sur le coût des semences et évitent également des populations de plantes plus élevées et un couvert végétal dense – une combinaison favorable à la moisissure blanche, qui peut réduire les rendements jusqu’à 50 %.

Mais si nous diminuons notre taux de semis, nous devons protéger notre investissement – rappelez-vous, nous éliminons ainsi le filet de sécurité que fournissent les semences supplémentaires. C’est là où les traitements de semences peuvent nous offrir la maîtrise dont nous avons besoin. Une combinaison de fongicide et d’insecticide aide les semences à résister aux maladies et aux insectes en début de saison, lesquels sont susceptibles de réduire considérablement le rendement, voire d’obliger les producteurs à ressemer leurs cultures.

Maladies et protection contre les maladies

Les traitements de semences fongicides maîtrisent les maladies de fonte des semis, comme celles causées par Pythium, Rhizoctonia, Phytophthora et Fusarium, qui peuvent attaquer la plantule avant même qu’elle n’atteigne le stade de déploiement des cotylédons. Que vous cultiviez un sol à base d’argile ou de sable ou encore à texture grossière, les maladies pourraient avoir un impact sur votre culture.

Vient ensuite le défi croissant des insectes. Depuis que des restrictions ont été imposées sur les traitements de semences aux néonicotinoïdes, de nombreux producteurs voient une augmentation de la pression de la mouche des semis et constatent des dommages dans les champs où ils ont planté des semences traitées uniquement avec un fongicide. Avec l’homologation de Fortenza pour le soya, les producteurs disposeront de plus d’options pour lutter contre ce ravageur l’année prochaine. Nous avons également vu la chrysomèle du haricot faire un retour au cours de la dernière année.

Comme de nombreux producteurs incorporent dans le sol des cultures de couverture, pratique agronomique très bénéfique, cela augmente le risque d’attirer des insectes tels que les taupins, les hannetons, les hannetons européens et les mouches. Les larves de ces insectes (vers fil-de-fer, vers blancs et larves des mouches des semis) peuvent poser problème dans les cultures de soya ou de maïs qui suivront. L’augmentation des résidus de maïs provenant de grosses tiges plus longues à se décomposer donne également aux insectes, comme la mouche des semis, un « coup de pouce » dans les cultures de soya qui suivent.

Au point de vue de la régie, l’essentiel à retenir est que les traitements de semences vous permettent de lutter contre ces ravageurs. C’est un problème auquel nous devons nous attaquer au printemps. Malheureusement, nous ne pouvons pas résoudre en saison les problèmes d’insectes souterrains.
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Tirer avantage d’un peuplement robuste

Ce que nous pouvons faire, c’est aider à garantir que les semences que nous mettons en terre auront toutes les chances de lever de manière uniforme et contribueront à créer un peuplement robuste, dont le couvert végétal se fermera rapidement et qui sera prêt à donner du rendement. Qu’est-ce que Mère Nature nous réserve l’an prochain? Une chose est sûre : les producteurs ont la capacité d’avoir la maîtrise de nombreuses variables et de prendre des décisions de gestion pour protéger la culture contre les maladies et les insectes.

Si nous défendons notre récolte contre la colère de Mère Nature en début de saison, nous pouvons tirer parti de tous les bienfaits qu’elle enverra plus tard au cours de l’été, afin de pouvoir engranger à nouveau 5 tonnes de soya à l’hectare.