soya jeunes

Ne laissez pas les mauvaises herbes lever dans votre culture – ce conseil de premier ordre vous permettra d’atteindre une production optimale. Ça n’a pas toujours été la règle d’or dans le soya, mais c’est rapidement en train de changer. Pour les producteurs en quête de la meilleure récolte possible, le désherbage tôt en saison est une priorité.

« Depuis l’introduction des soyas Roundup Ready, on considérait généralement qu’on pouvait tolérer la levée de certaines mauvaises herbes hâtives dans la culture et les supprimer par la suite, explique Steve Johns, représentant des services agronomiques aux ventes chez Syngenta Canada. Au fil des ans, nous avons appris que ça ne marchait pas. Comme dans le maïs, il ne faut pas qu’il y ait de mauvaises herbes autour des plants de soya qui lèvent si l’on veut maximiser le potentiel de rendement. »

Au dire de Johns, ce changement d’optique est étayé par certaines recherches évolutives sur les mauvaises herbes menées à l’Université de Guelph.

Mettre en place un programme de désherbage résiduel

Des travaux récents réalisés par le malherbologiste Clarence Swanton démontrent que les plants de soya peuvent détecter la présence de mauvaises herbes avant même qu’ils lèvent, ce qui affecte en définitive leur développement et leur rendement. Ces travaux s’appuient sur des recherches dont Swanton a été le pionnier il y a plus de 15 ans; il avait alors défini que la période critique sans mauvaises herbes pour le soya allait du stade 1 feuille trifoliée au stade 3 feuilles trifoliées.

Comme on sait maintenant que la période critique sans mauvaises herbes commence plus tôt, Steve Johns recommande de mettre en place un solide programme herbicide résiduel – application de surface en présemis, incorporation au sol en présemis ou application en prélevée – afin d’obtenir les meilleurs résultats, d’éviter la compétition des mauvaises herbes annuelles et les pertes de rendement irréversibles.

Il n’est jamais trop tôt pour s’attaquer aux vivaces

Par ailleurs, Steve Johns encourage vivement les producteurs à supprimer les mauvaises herbes vivaces dans le blé et le maïs, car elles peuvent avoir une incidence sur leur future culture de soya.

« Si vous produisez du soya IP, votre programme de désherbage doit avoir commencé deux ans plus tôt, quand vous cultiviez du blé dans la rotation, dit Johns. Il est à espérer que vous avez utilisé un bon herbicide et que, à l’automne, vous avez complètement éliminé les vivaces de votre chaume de blé. C’est là une occasion en or de supprimer les mauvaises herbes vraiment problématiques, comme le laiteron des champs et la vesce jargeau, afin qu’elles ne se retrouvent pas dans la culture de maïs subséquente. Puis, lorsque vous arrivez au soya, vous avez largement maîtrisé les vivaces qui pourraient avoir d’énormes répercussions sur votre rendement. »

En résumé, la gestion des vivaces est un processus à long terme, dont vous verrez les bienfaits pendant des années.
​​​​​​​

Sortez et dépistez

Mettre ses bottes pour aller inspecter la culture est une autre pratique de gestion vraiment profitable, au vu du temps investi. Steve Johns conseille de marcher dans le champ et d’être à l’affût des « trucs bizarres », avant qu’un problème ne se manifeste.

« On peut parfois tuer les choses dans l’œuf, mais si on les laisse aller, on va le regretter amèrement par la suite, dit Johns. Soyez simplement attentif aux mauvaises herbes étranges – il est souvent possible d’arracher une mauvaise herbe qui pourrait causer de véritables maux de tête dans les années à venir si on ne l’éliminait pas. »

Il ajoute que le meilleur moment pour faire du dépistage dans le soya se situe environ trois semaines après le semis, lorsque la culture commence à s’établir. « La majorité des producteurs serait d’avis que c’est trop tôt, alors que c’est le moment idéal. C’est pour vous l’occasion de parcourir le champ à pied ou en VTT afin de vous assurer que tout va bien. Si une mauvaise herbe a levé avec la culture, c’est à ce moment-là que la plupart des produits de postlevée traditionnels sont le plus efficaces. »

En matière de dépistage, Steve Johns précise que la vue depuis la cabine d’un camion ne compte pas. « Lorsque vous arrivez à voir une mauvaise herbe dans votre soya IP depuis votre véhicule, c’est trop tard. »